11 Décembre 2018
| La Dépêche du MidiUn chercheur franco-suisse a trouvé comment supprimer la TVA
Comment faire baisser le niveau de la fiscalité en France ? Marc Chesney, professeur de finance à l’université de Zurich, après l’avoir été à HEC, a peut-être trouvé une solution.
Alors que le ras-le-bol fiscal est dénoncé par le mouvement des Gilets jaunes, l’économiste franco-suisse défend une idée assez simple : la création d’une micro-taxe de 0,1 % ou 0,2 % sur tous les paiements électroniques. L’initiative rapporterait selon lui, des montants supérieurs à 200 milliards d’euros à l’Etat et permettrait de supprimer la TVA.
« Le volume des transactions électroniques est énorme et représente au moins 100 fois le PIB. En restant prudent, on peut estimer qu’une taxe à 0,1 % rapporterait suffisamment pour faire disparaître la TVA. Avec 0,2 %, on pourrait même diminuer voire supprimer d’autres impôts » assure Marc Chesney qui travaille avec d’autres spécialistes (dont le financier suisse Felix Bolliger) sur cette idée. Elle pourrait être soumise à une votation (référendum) en Suisse si le texte obtient 100 000 signatures.
Un système fiscal "archaïque"
« La TVA est bien trop élevée. Ce sont surtout les classes moyennes et les plus pauvres qui en pâtissent » estime Marc Chesney. Cette micro-taxe concernerait tous les achats en ligne faits par les particuliers, les paiements en carte bancaire, les retraits automatiques mais aussi les transactions effectuées par les entreprises (banques comprises). « Cette mesure est techniquement simple à mettre en place. Elle permettrait de supprimer la bureaucratie liée à la TVA. Les grandes banques génèrent un volume surdimensionné de transferts électroniques, et seraient bien sûr aussi concernées» indique Marc Chesney dont l’idée est différente de la taxe Tobin «car il s’agit de toutes les transactions».
Critiquant le système fiscal actuel jugé « archaïque », l’économiste va même jusqu’à imaginer la suppression pure et simple de plusieurs impôts avec une micro-taxe portée à 0,3 % ou 0,4%. « L’impôt serait payé lors de chaque transaction électronique. La déclaration fiscale perdrait de son utilité… »
Marc Chesney espère que d’ici à la fin 2020, le projet de micro-taxe obtiendra 100000 signatures en Suisse.