Analyse critique du secteur financier

09 avril 2021

| Bon pour la tête

Le krach est probable. Les signaux sont au rouge»

C’est ce qu’affirme, dans une interview au «Tagesanzeiger» (03/04/2021) le professeur Marc Chesney qui enseigne la finance à l’Université de Zurich. Interrogé sur la perte gigantesque du Crédit suisse à la suite de la débâcle du fonds Archegos, il n’y va pas de main morte.

«Il s’agit d’un nouvel épisode d’une crise permanente de la finance-casino.» Il précise que l’endettement élevé mêlé aux dérivés, «c’est la recette pour des crises aigües». Pourtant les produits dérivés, disent les banques, ont une fonction d’assurance. «Un mauvais witz!» pour Chesney. «La valeur nominale des produits dérivés pour la Suisse équivaut à 26’000 fois le PIB du pays…»

Mais alors que faire? L’expert franco-zurichois propose de revenir à de plus petites banques et d’établir une séparation entre celles qui gèrent des dépôts et celles qui pratiquent des investissements financiers. Comme c’était le cas autrefois aux Etats-Unis. Les dommages seraient moins grands en cas de faillites. Alors que les grandes banques, sûres d’être sauvées en cas de crise grave, multiplient les risques… sur le dos des contribuables. A noter la remarque sur les régulations effectuées et à venir: elles sont très complexes, les grandes banques trouvent toujours des failles. Il faut des règles compréhensibles.

Que penser du boom actuel des bourses? Une bulle? C’est ce que pense Chesney. Car les profits des grandes firmes sont loin d’être à la hauteur des gains boursiers. Les banques centrales arrosent l’économie dans l’espoir que cet argent aille aux entreprises, or ce n’est pas suffisamment le cas, il va aux opérations financières découplées de l’économie réelle.

Comment voir l’avenir? Si les taux d’intérêts remontent? «Un krach est probable. Tous les signaux sont au rouge: pandémie, environnement, instabilité financière.» Et le fossé croissant entre les super riches et la population? Chesney: «Jeff Bezos s’est enrichi, le 20 juillet 2020, en une journée donc, de 13 milliards de dollars. Le double de ce que 1,3 millard d’Africains ont gagné ce même jour (…) Si cela continue ainsi, cela explosera un jour.»

Ajoutons que Marc Chesney soutient l’initiative pour un «micro-impôt» sur les transactions financières électroniques.

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