Analyse critique du secteur financier

3 juin 2019

| La Tribune de Genève

Le Parlement européen, «film» aux 751 acteurs

Marc Chesney Professeur à l’Université de Zurich

La Palme d’or de Cannes est allée à un film appelé «Parasite». Quelle heureuse coïncidence avec le «cinéma» des élections européennes! Le jury du festival a longuement hésité avant de le préférer aux «Misérables» ou «La République en marche arrière», qui étaient aussi en lice.

La Croisette s’immisce ainsi de manière subtile dans le débat politique. Cet engagement démocratique courageux, concomitant aux élections européennes du 26 mai dernier, est à saluer. Il a manifestement échappé aux commentateurs attitrés des grands médias français. Le film, tourné entre Bruxelles et Strasbourg, est effectivement une grande production européenne avec pas moins de 751 acteurs ou figurants, qui, c’est à reconnaître, semblent, pour la plupart, plutôt à l’aise dans leur rôle, et un budget d’au moins 6400 euros net par mois pour chacun d’entre eux, sans compter tous les autres avantages dont ils bénéficient.

Le thème du spectacle est d’une grande actualité. Il s’agit d’une caricature de la démocratie dans laquelle une assemblée sans véritable pouvoir, si ce n’est de défendre les intérêts de puissants lobbys, ou sinon de pratiquer l’absentéisme à grande échelle et le moindre effort, peine à convaincre le public de son importance et de son supposé rôle de garant de la stabilité et de la paix en Europe.

Mais malheureusement, la confusion règne dans cette tragicomédie, avec des acteurs soit peu expérimentés, soit sur le retour, qui s’activent sans véritable conviction. Aux yeux de certains critiques du septième art, il s’agit en réalité d’un énième spectacle de mauvaise qualité, avec une mise en scène médiocre et de nombreux acteurs qui loin d’être à la hauteur des enjeux, seraient plutôt dignes de telenovelas. Le spectacle aurait certainement été moins ennuyeux et d’une autre facture, si les spectateurs s’étaient engagés pour changer le scénario.

Auteur de «La crise permanente», Quanto 2018. (TDG)

l'article

Nous utilisons des cookies

De nombreux cookies sont nécessaires au fonctionnement de ce site web, d'autres sont destinés à des fins statistiques ou de marketing. Vous pouvez refuser l'utilisation de cookies non nécessaires. Vous trouverez plus d'informations sur notre protection des données ici.

Nous utilisons des cookies

De nombreux cookies sont nécessaires au fonctionnement de ce site web, d'autres sont destinés à des fins statistiques ou de marketing. Vous pouvez refuser l'utilisation de cookies non nécessaires. Vous trouverez plus d'informations sur notre protection des données ici.

Your cookie preferences have been saved.